Dans une avancée passionnante, des chercheurs ont identifié des médicaments anticancéreux existants qui se sont montrés prometteurs pour inverser les effets de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau, ouvrant potentiellement de nouvelles voies de traitement. Cette nouvelle est particulièrement bienvenue, car la maladie d’Alzheimer a longtemps été une condition complexe et difficile avec des options thérapeutiques limitées.
Une étude récente, menée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) et des Instituts Gladstone, a utilisé une approche basée sur les données pour analyser comment la maladie d’Alzheimer modifie l’expression génique dans les cellules cérébrales individuelles. Ils ont ensuite passé en revue plus de 1 300 médicaments existants approuvés par la FDA, à la recherche de ceux qui pourraient inverser ces changements d’expression génique.
Leurs découvertes, publiées dans la revue Cell en juillet 2025, ont mis en évidence deux médicaments anticancéreux spécifiques : le létrozole (couramment utilisé pour le cancer du sein) et l’irinotécan (utilisé pour le cancer du côlon et du poumon). Lorsqu’ils ont été testés sur un modèle murin de maladie d’Alzheimer agressive, une combinaison de ces deux médicaments a remarquablement réduit la dégénérescence cérébrale et restauré la fonction de la mémoire.
Les chercheurs ont observé que le létrozole semblait influencer l’expression génique dans les neurones, tandis que l’irinotécan affectait les cellules gliales, qui sont cruciales pour soutenir le système nerveux. Individuellement, ces médicaments ont eu un certain effet sur la réduction des agrégats de protéine tau (une caractéristique de la maladie d’Alzheimer), mais leur combinaison s’est avérée beaucoup plus efficace pour traiter de multiples aspects de la maladie, y compris l’inversion des signatures d’expression génique altérées dans les neurones et les cellules gliales, la réduction des amas de protéines toxiques et l’amélioration de l’apprentissage et de la mémoire.
Cette approche de “repositionnement” de médicaments existants est particulièrement prometteuse car ces médicaments ont déjà fait l’objet de tests de sécurité approfondis pour leurs indications d’origine, ce qui pourrait potentiellement accélérer le calendrier des essais cliniques chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Bien que ces résultats soient actuellement basés sur des modèles animaux, les chercheurs sont optimistes quant à la traduction de cette découverte en une solution réelle pour les patients humains et prévoient d’initier prochainement des essais cliniques.
Cette découverte souligne une tendance croissante dans la recherche sur l’Alzheimer à explorer de nouvelles voies thérapeutiques au-delà de la focalisation traditionnelle sur les plaques amyloïdes et les enchevêtrements de tau. Elle met également en évidence le pouvoir des outils computationnels et de l’analyse de données pour identifier des connexions inattendues et des traitements potentiels pour des maladies complexes.
admin@lavie41.com 31/07/2025